Gustave de Ponton d'Amécourt

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Gustave de Ponton d'Amécourt, né le à Paris et mort le à Trilport[1], est un inventeur, archéologue et numismate français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales[modifier | modifier le code]

Gustave de Ponton d'Amécourt est issu d'une famille d'ancienne bourgeoisie portant le patronyme Ponthon[2],[3]. La filiation remonte à Augustin de Ponton (1736-1808), commissaire de la Marine puis inspecteur général des fermes du roi qui avait épousé en 1768 Louise Maille. Ses parents étaient Jean-Baptiste de Ponton et Louise Machet de La Martinière. Cette famille porte pour armes De sable à une fasce ondée d'argent.

Gustave de Ponton d'Amécourt est le fils d'Antoine de Ponton d'Amécourt, officier, et de Marie Élisabeth Madeleine Collette de Baudicour. Il épouse Anne-Marie Dumont de Signéville, fille de François Dumont de Signéville et de Victoire Haudos de Possesse.

Numismatique[modifier | modifier le code]

Érudit, ayant étudié les mathématiques, le sanskrit, le grec et le latin, numismate et archéologue, il fonde la Société française de numismatique et en devient le premier président en 1865. Parmi ses recherches on retient notamment ses études approfondies des monnaies mérovingiennes livrées à la Société historique et archéologique du Maine dont il fut membre. En 1857, il achète le trésor d'Imphy, la découverte d'une centaine de deniers carolingiens. En 1886, ses collections numismatiques sont mises en vente et en 1881 un lot de 1 131 monnaies mérovingiennes est acquis par le Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France[4].

Aéronautique[modifier | modifier le code]

La chère hélice, photographiée par Nadar en 1863.

Il invente avec succès un des premiers prototypes d’hélicoptère en concevant sa « chère hélice » en 1861, avec son ami Gabriel de La Landelle, un petit prototype expérimental d'aérostat « plus lourd que l'air » à rotor contrarotatif à deux hélices aériennes coaxiales, et moteur à vapeur bicylindre[5],[6] (dont la chaudière fut une des premières utilisations de l'aluminium) inspirés entre autres de la vis aérienne et de l’ornithoptère des manuscrits de l'Institut de Léonard de Vinci, des années 1480, du bambou-coptère chinois du IVe siècle[7], et de leurs premiers prototypes d'études d'hélice aérienne, les « spiralifères »[8].

Il invente alors le mot « hélicoptère »[9], à partir du grec ancien έλιξ, έλικος ou helix (« spirale », « hélice ») et πτερὸν ou pteron (« aile »). Ce terme est apparu pour la première fois le dans une demande de brevet au Royaume-Uni, puis le dans un certificat d'addition au brevet 49.077 initialement déposé le en France ne mentionnant que le terme « aéronef ». Par analogie avec le mot navigation, il a créé également avec Gabriel de La Landelle, le mot aviation, « dérivé du verbe avier, synonyme de voler dans les airs. »[10]

L'appareil est photographié par leur ami Nadar en 1863 (pionnier de la photographie aérienne en 1858). Ils fondent alors ensemble la société d'encouragement de la locomotion aérienne au moyen du plus lourd que l'air, à Paris, en 1863, avec leur célèbre ami romancier-visionnaire Jules Verne, qui s'inspire de cette invention pour créer le navire volant imaginaire albatros de 30 m de long, pour 37 mâts, propulsé par 74 doubles hélices à moteurs électriques et deux moteurs électriques à hélice avant et arrière, pour son roman de science-fiction Robur-le-Conquérant de 1886[11],[12] (suivi de Maître du monde de 1904). La chère hélice, contribuera au progrès de la propulsion des aéronefs à venir.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Une stèle commémorative est érigée dans le parc de la commune de Trilport près de Paris, dont il a été le maire de 1855 à 1876.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Trilport, no 3, vue 53/109.
  2. Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France, tome 5, notice 27276 [lire en ligne]. La charge anoblissante en 1708 mentionnée par Jougla de Morenas n'est pas reprise par les sources les plus récentes (Philippe du Puy de Clinchamps et Régis Valette).
  3. Charondas, Un juge d'armes au Jockey-club, ICC, 2000, non paginé, et À quel titre ?.
  4. Notice sur Gustave Ponton d'Amécourt sur le site Comitehistoire.bnf.fr.
  5. « Machines à vapeur insolites », sur www.vapeuretmodelesavapeur.com.
  6. « L'hélicoptère : une invention prometteuse au XIXe siècle », sur www.pourlascience.fr.
  7. « Maquettes d'hélicoptère de Ponton d'Amécourt », sur expositions.bnf.fr.
  8. « Maquette d'hélicoptère de Ponton d'Amécourt, avec parachute Félix Nadar, d'après un négatif de 1863 », sur expositions.bnf.fr.
  9. Thierry Le Roy, « L'hélicoptère : une invention prometteuse au XIXe siècle », dans Pour la Science (ISSN 0153-4092), Les génies de la science, no 31, mai-juillet 2007.
  10. Gabriel de La Landelle, Aviation ou navigation aérienne, p. 7 ([1]
  11. « Albatros - Robur-le-Conquérant (1886) », sur www.bn-r.fr.
  12. Jules Verne en 80 jours : « La Légende de la science » - Michel Meurger, Cité des sciences et de l'industrie (CSI), 2005, p. 22 [PDF] (voir archive)
  13. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gustave de Ponton d'Amécourt, « Les monnaies mérovingiennes du Cénomannicum », dans la Revue Historique et Archéologique du Maine, Le Mans, 1881-1882, tomes X, XI et XII. (voir aussi : coll. CD-RHAM, édition numérique, en mode image et texte, fonds de documentation interactive de la Revue Historique et Archéologique du Maine (1876 - 2000), Le Mans, 17 rue de la Reine Bérengère).
  • Le Vte De Ponton d'Amécourt, La conquête de l'air par l'hélice, Chez tous les libraires, Paris, 1863

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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